En ce moment nous sommes complètement dingues d’un cocktail à l’absinthe à la fois simple et formidablement original : le Green Beast, créé par Charles Vexenat, qui a aussi commis le Judgement Day.
Et pourtant il y a un ingrédient secret dont je ne suis habituellement pas fan du tout : le concombre. Mais je dois reconnaître que le mariage avec l’absinthe est parfait dans ce cocktail.
Un cocktail à l’absinthe moins fort qu’un verre de vin
Cet article est une piqûre de rappel du calcul du degré alcoolique d’un cocktail.
Bonjour à tous, j’ai envie de vous raconter un peu ma vie aujourd’hui ! Les habitués diront « comme d’habitude », mais aujourd’hui, c’est encore plus le cas. Tout d’abord pour vous souhaiter mes meilleurs voeux mixologiques pour 2014 : j’espère que vous allez découvrir encore de nouveaux spiritueux, expérimenter de nouveaux mélanges et surtout consommer avec plaisir et modération (et non pas comme vous l’avez fait le 31 décembre, je commence à vous connaître bande de chenapans).
Je vous donne la recette tout de suite parce que nous allons la discuter :
Green Beast
Ingrédients
- 50 cl absinthe la recette originale est faite avec pernod, mais essayez des absinthes plus ou moins herbacées
- 50 cl sirop simple
- 50 cl jus de citron vert
- 2 L eau
- ½ concombre coupé en rondelles
- 1 kg glace (minimum, 2 c'est mieux !)
Instructions
- Tout assembler dans un saladier
- Laissez reposer au moins 30 minutes au frigo, voire plus !
- Servir à la louche dans des verres rocks
D’ailleurs une vidéo avec Charles Vexenat himself en mode film muet vous expliquera tout aussi bien la recette :
Si vous voulez être fidèle à la recette originale, il vous faudra le préparer à l’absinthe Pernod. Attention c’est un produit différent de ce qu’on appelle simplement « le Pernod ». Mais chez Cocktail Molotov, notre petite chouchou, c’est la Mansinthe, lancée par Marylin Manson (lien affilié). Même si on est toujours méfiant de ces produits lancés par des stars, il faut reconnaître que (une fois n’est pas coutume), le produit est très bien réalisé. Vous pouvez foncer.
Pour apprendre à préparer vos cocktails comme un pro, prenez un cours de mixologie chez Colada, Baptiste est un ancien de CocktailMolotov !
Donc, comme je disais, je suis à fond sur cette recette en ce moment, c’est donc tout naturellement que je l’ai préparée pour fêter le nouvel an. Je vais donc vous rapporter quelques remarques de mes amis sudistes.
Réactions au cocktail à l’absinthe
« Ah mais c’est du pastis en fait !
– C’est vrai que l’abinsthe Pernod est très forte en anis, mais on sent quand même plus la réglisse par exemple et un peu de fenouil aussi si on cherche bien, qu’il y a du sucre pour la douceur, du citron pour que ça reste rafraîchissant sans être douceâtre … enfin bref, si tu veux c’est du pastis … ».
Que des personnes complètement enivrées par leur soirée du 31 ne sachent pas faire la différence entre du pastis et de l’absinthe, je le conçois encore, surtout avec une absinthe Pernod. Mais il s’est passé quelque chose de bien plus grave ce soir-là, j’en ai pleuré des larmes de sang. En effet, que le goût, l’odorat, la vue, l’équilibre ou même le respect de soi-même se diluent dans l’alcool, je peux l’accepter, mais que la règle de trois fasse partie du lot, ça non ! Je vous retranscris ci-dessous deux extraits de conversation :
Extrait n°1 :
« Wouuuuh, il est fort ton cocktail !
– Non pas tant que ça, je dirais un peu moins de 10°.
– Mais non, n’importe quoi, l’absinthe c’est trop fort ! »
Extrait n°2 :
« Tu veux que je te serve un verre de punch ?
– Ah non il est trop fort, je préfère boire du crémant de Bourgogne ».
Juste avant les vacances de Noël, François Monti avait parlé de ces cocktails légers que l’on peut boire avec l’esprit plus tranquille. Je lui avais suggéré le Green Beast, puisqu’on le verra, ce cocktail n’est pas fort du tout. François m’avait répondu que s’il y avait un alcool « fort » dedans, les gens ne croiraient pas que le cocktail est quasiment inoffensif. J’avais foi en l’être humain pour comprendre les rudiments du principe de dilution. Tout a été balayé en une seule nuit.
Ce qui est indiqué sur une bouteille, parfois en pourcentage, parfois en degré, correspond à la proportion de la quantité d’alcool dans votre bouteille. Un litre de spiritueux à 40° contiendra donc 40 cl d’alcool : 40% * 100 cl = 40 cl. Si je rajoute 1 L d’eau à ce spiritueux, je n’ajoute pas un seul centilitre d’alcool. J’ai donc toujours 40 cl d’alcool, mais cette fois-ci dans 2 L, ce qui correspond donc à 20 % d’alcool : 40 cl / 200 cl = 0,2 = 20%.
Calcul pour le Green Beast
Revenons donc au Green Beast, 50 cl d’absinthe à 68 degré, 50 cl de citron vert à 0°, 50 cl de sucre à 0° et 200 cl d’eau à 0°. On a donc 50 cl * 68* = 34 cl d’alcool. Le tout dilué dans un volume total de 350 cl. Le degré final est donc de 34 / 350 = 9,7 ! Ce qui est donc beaucoup moins fort que les 12-13 °. Et je ne prends même pas en compte la dilution par la fonte des glaçons qui fait descendre en dessous des 8° d’alcool par verre. Une bonne grosse bière, rien de plus ! Et un verre en plus, même pas une pinte.
Dites-vous que toute boisson alcoolisée contient de l’éthanol, que ce soit un cocktail à l’absinthe ou un verre de vin. Cependant elles n’en contiennent pas toutes la même quantité, et que ce qui importe le plus c’est à la fois le degré et la quantité de boisson que vous allez consommer. Il vaut mieux consommer un shot de vodka qu’une pinte de bière triple (pour la quantité d’alcool, parce que pour le goût, je vous conseille plutôt l’inverse). Mais il vaut mieux consommer une pinte de bière qu’une pinte de vodka !