Salon du rhum chez Julhès Paris

Nicolas Julhès, fidèle à lui même, organise une demi-douzaine de fois par an, des petits salons, à entrée gratuite, autour de diverses boissons alcoolisées. Certains de ces salons sont réservés à une seule catégorie de boisson, tel que le salon du whisky ou encore le salon du rhum.

Si vous le croisez à un salon, faites-lui un coucou !

Mais il existe aussi le fameux salon du cocktail ainsi que celui des spiritueux terroir où l’on a le plaisir de retrouver les chers Guilhem Grosperrin, Guillaume Drouin, passionnés respectifs du Cognac et du Calvados, ainsi que différents acteurs qui ne sont pas en reste tels que le DHG, Domaine des Hautes Glaces, avec des spiritueux de haut vol. Nous aurons l’occasion de couvrir ces événements tout au long de l’année.

Sachez que ces salons constituent l’approche idéale pour le novice, comme pour l’amateur expérimenté, de découvrir ou de redécouvrir, des très bonnes choses. Egalement, leur popularité ne cessant de croître, on ne peut que vous conseiller d’y aller à un horaire proche de l’ouverture ! C’est d’ailleurs ce que nous avons fait en nous rendant dans la première boutique à 14h45.

Petit aparté: Pour ceux qui connaissent les salons Julhès, la « grande » salle étant toujours en travaux, le salon est partagé entre les 3 boutiques, situées toutes dans des rues parallèles les unes des autres à savoir rue du Faubourg Poissonnière, rue du Faubourg St-Denis et enfin rue du Faubourg St-Martin.

Cette fois, à défaut d’y aller seul, la passion nécessite parfois certains sacrifices, je me retrouve téléporté Guide suprême des spiritueux -haha- pour un groupe d’amis avides d’en apprendre plus sur le rhum. Soit.

On se retrouve donc accueillis par les produits Fair, dont la production relève du commerce équitable. Premier d’une longue liste de rhums à déguster, celui de Fair provenant du Belize qui me rappelle le Barbades 5 ans de chez Plantation, sur la vanille et le bois, très sensuel, bon, un rhum idéal pour tenter une approche en douceur du monde du Rhum Rum Ron… mais pas forcement ce que je recherche, souvenez vous, j’aime les trucs qui piquent, exubérants, cuir moustache.

Fair Belize

Puis on enchaîne avec le petit nouveau rhum Fair Jamaica, qui reste dans le style Jamaïcain, incontournable normalement par sa puissance en bouche, ici il n’est pas assez exubérant à mon gout malheureusement… Je trouve la démarche Fair intéressante mais elle se traduit à mon sens par un surcoût plaçant la bouteille à un tarif inadapté par rapport à des cadors du genre bien implantés sur le marché.

On enchaîne avec Plantation accueillis cette fois par Sandra Kassubeck, figure de proue des produits Ferrand, que nous avions rencontrée lors du Rhum Fest. Nous avions eu la chance d’assister lors de cet événement à une Master Class de haute volée avec Mister Peter Alexandre Gabriel, maître de chai chez Ferrand, où nous avions pu goûter l’essentiel de la gamme rhums Plantation, par ordre d’intensité aromatique.

Plantation by Sandra

Ici, seulement 3 rhums proposés cette fois, avec peut-être une coloration cocktail associée avec le 3 stars association de rhums de : Jamaique, Trinité, Barbades Certaines de ses composantes sont vieillies puis filtrées afin de garder cette transparence en bouteille. C’est un rhum que l’on prend plaisir à boire neat, c’est à dire sans glace, mais bien entendu également en cocktail. J’oubliais, son rapport Qualité/Prix en fait un produit incontournable de votre cave.

On enchaîne avec le Original Dark, pile dans ce que j’apprécie, même si je lui préfère son cousin overproof plus détonnant.

On en vient au Jamaica, produit très apprécié chez plantation, à l’origine de nombreux cocktails Tiki.

Nous faisons un intermède rhum agricole avec Toucan qui nous accueille à l’étage en nous tendant un Ti punch très parfumé. Toujours très satisfait du rhum blanc Toucan sur les agrumes et ses notes fraîches de canne à sucre, je le suis en revanche moins lorsqu’il s’agit du Boco. Spiced rhum nouvelle formule qui a un côté boisé sec surprenant, on s’attendait à des notes plus harmonieuses, plus suaves. A tester en cocktail.

Toucan Blanc

Puis la gamme Mezan, avec un Mezan XO assemblage de deux rhums, très puissant, réduit mais gardant une bonne intensité, probablement très à l’aise en cocktail. La suite de la gamme qui, si elle est certes de haute qualité, me déçoit comme toujours par sa réduction trop marquée qui se traduit par une longueur en bouche faible et un gout de trop peu…

Rhum rhum est là pour nous rappeler à l’ordre suivi aussitôt par les différents Caroni, 100% trinidad, on termine par un full proof a 55% qui m a convaincu… toujours dans le style Caroni très exubérant et intense.

Bullet-Proof

Une pause s’impose, ça tombe bien, on enchaîne avec la maison mère, la boutique historique située rue du faubourg St-Denis.

Mothership

On attaque direct par le Mount Gay Black Barrel que je trouve trop réduit en spiritueux neat et qui m avait plus convaincu en cocktail. Puis on saute JM que l’on connait bien et parce que la langue commence a être bien chargée…

On passe par un petit nouveau, la Compagnie des Indes qui presente un rhum industriel de guadeloupe qui garde le coté droit et fougueux des rhums agricoles tout en apportant un coté fruits murs. On enchaine avec le cubain 15 ans aux fortes allures de calvados ! Nez de pomme, bouche de poire, tres surprenant.

On ne manquera pas de vous tenir au courant sur ce projet.

On termine par Rum Nation, Karukera et Neisson avec un stand pot-pourri signé LMDW. Très convaincu par le Rhum par Neisson, 52,5%, fruits mûrs au nez, canne à sucre interminable en bouche, la distillerie confirme à nouveau à mon sens sa place sur le podium des rhums agricoles blancs.

Chez Rum Nation seul le Panama 18 ans m’a convaincu. Le 21 ans étant à mon sens bien trop doux et une réduction un peu plus faible aurait pu lui être bénéfique.

Rum Nation to the win !

Le Karukera double matured en fut de Cognac affiche clairement sur sa finale le coté brandy par des notes vineuses très sympathiques.

Malheureusement, toutes bonnes choses ayant une fin, nous n’avons pas eu le temps de passer à la boutique de la rue du faubourg St-Martin malgré une arrivée proche de l’ouverture… Je reste toutefois déçu de ne pas y avoir trouvé les Clairins, souvenez-vous, ces rhums d’Haiti, dont on vous parlait dans le compte rendu du Rhum Fest. Nous constatons qu’une fois de plus, la qualité des stands et des produits proposés est au rendez-vous.

L’équipe de CocktailMolotov attend avec impatience le salon du Whisky qui ne devrait plus trop tarder…