7 rue Frochot, 75009 Paris
Mardi 25 septembre, quelque part dans une cave du 18e arrondissement, il est 22h et la team CocktailMolotov en termine avec son tournage du jour (oui promis les nouvelles vidéos vont bientôt arriver !) Même si la soirée a déjà eu son lot de rebondissement il en faut plus pour la clôturer en beauté :
– Et si on allait au Glass ? suggère Juan Pablo.
– Le nouveau bar … c’est l’équipe de la Candelaria, c’est ça ? demande Maxime.
– Oui, ils ont ouvert y a pas longtemps, faut qu’on teste.
– Ok, allons-y ! lance Maxime.
(Ces propos sont fidèlement retranscrits, chez CocktailMolotov on ne triche pas avec la vérité …).
Vite fait, bien fait, nous attrapons un taxi, direction le 7 rue Frochot. Problème : une enseigne à moitié délabrée nous indique que l’on se trouve au Soho Bar. On ne nous la fait pas, on est plutôt malin sur ce blog, après avoir vu des centaines d’épisodes d’inspecteur Derrick et autre Columbo, on se dit tout de suite que ça sent l’entourloupe. Et pour cause, s’ils sont capable de cacher un bar derrière une taqueria, ils peuvent sans aucun doute « oublier » de mettre la nouvelle enseigne pour mieux perdre le client mal informé (ce que vous n’êtes pas, puisque vous lisez ce blog).
Après avoir expliqué que nous sommes des blogueurs très influents et qu’il faut absolument nous laisser rentrer (lol), nous pénétrons dans ce nouveau lieu de la scène cocktail parisienne. Ceux qui s’attendaient à retrouver une Candelaria bis seront surpris : l’endroit est plus petit, beaucoup plus simple aussi. Un bar siège à l’entrée, quelques tabourets au comptoir et une table en face, et c’est à peu près tout pour les places assises. Au fond en revanche, il y a une piste de danse. Grande différence de ton avec ce qui se faisait aujourd’hui à Paris, où l’on voulait recréer une ambiance assez cosy type speakeasy. Ici, rien de tout cela, on est venu pour faire la fête ! L’endroit conviendrait d’ailleurs très bien à un bar étudiant, mais quand on voit les bouteilles de rhum Plantation et de bourbon Blanton’s, on se rappelle très vite que les gens qui tiennent le bar ne sont pas là pour nous servir des Vodka Red Bull, mais des boissons savamment préparées.
Les cocktails d’ailleurs, parlons-en : là aussi, grosse surprise seulement quatre cocktails ! Certes on trouve aussi un « bottled » gin & tonic, un punch et … et … des cocktails à la pression ! Oui mesdames et messieurs, vous en aviez rêvé, le Glass l’a fait. Ni une ni deux je teste le Martinez : non seulement c’est assez rare de le trouver à la carte d’un bar, mais alors en pression … Et bien je dois dire que c’est assez réussi. Je regrette d’ailleurs de ne pas avoir assez bu de Martinez dans ma vie pour être capable de dire la différence entre la version « stirred » et la version « pression ». C’est peut-être justement-là, qu’est la révolution : on ne peut pas sentir de différence, et c’est donc un moyen de servir en grande quantité et plus rapidement, un très bon cocktail. Je vous conseille toutefois de le boire assez vite, j’ai l’impression qu’ils sortent un peu moins froid que du verre à mélange. Juan Pablo qui est assez prévisible s’est jeté sur le cocktail au mezcal. Malheureusement je ne sais pas si notre avis sur ce cocktail serait très objectif, car la présence de Del Maguey dans un cocktail nous transporte toujours vers d’autres horizons. Si vous ne devez acheter qu’un mezcal, achetez celui-ci ! La carte propose aussi des bières et des associations bière-shot que nous n’avons pas pu tester, car si l’on ne vit qu’une fois, on n’a aussi qu’un seul foie. Là encore la carte nous montre bien que nous sommes dans un état d’esprit totalement différent de la Candelaria : on cherche à servir plus vite sans pour autant perdre en qualité au niveau des drinks, le but est ici de faire la fête plus que de se poser tranquillement autour d’un cocktail. Les bottled cocktails et autres cocktails pression sont donc une très bonne initiative, qui prouve aussi que l’équipe est à la pointe en matière d’innovation côté mélanges.
Autre point à souligner : il n’y avait malheureusement plus de pisco punch. La bartender m’a donc proposé une variation, car Glass répare, car Glass remplace … Non ce n’était pas juste pour placer ce jeu de mots vaseux mais aussi pour dire que l’on m’a servi un Pisco Smash avec du pisco infusé au piment. C’était une très bonne initiative car le tout fonctionnait très bien; félicitations donc à cette bartender !
Mais revenons à cette soirée plus en détail : au bout de 5 minutes, nous avions compris qu’il se passait quelque chose de spécial, car nous étions cernés de barmen d’autres établissements. Certes ces gens aiment les bars, et doivent passer aussi leurs jours de repos dans un bar. Certes il y a une bonne entente parmi tous les barmen de la scène parisienne. Mais quand même … autant ? Le même soir ? Un mardi soir ? Allons donc à d’autres … mon flair infaillible (j’ai lu toute la collection d’Agatha Christie quand même !) me pousse à interroger Carina : depuis quand c’est ouvert ici ? « C’est la première fois ce soir ! » Et oui, sans le savoir, nous étions là pour l’ouverture du Glass. Trop forts …
Pour conclure, on peut dire que l’endroit est clairement en rupture avec les bars qui fleurissent depuis deux ou trois ans à Paris. Mais avec des initiatives comme le cocktail en pression (oui on adore l’idée chez CocktailMolotov, vous l’avez bien compris, certainement notre côté chimiste qui ressort), ils peuvent se permettre de tenter de changer un peu le mode de consommation du bon cocktail en France. Et puis c’est vrai qu’un endroit vraiment fait pour danser et faire la fête, où l’on peut de surcroît boire autre chose qu’un whisky-coca au soda gun, ça a toutes ses chances !