Récemment, CocktailMolotov s’est écharpé avec un utilisateur YouTube à propos de la recette du Daiquiri que nous avions présentée en vidéo. Son principal argument était que notre recette était beaucoup trop forte par rapport à la sienne, puisqu’elle contenait deux fois plus d’alcool. Citons même exactement (fautes incluses) ses propos « ce cocktail est trop fort en alcool! inbuvable ».
Si cette recette était une version personnelle de CocktailMolotov, qui n’aurait été validée que par nous, l’incident n’aurait pas été si grave. Après tout, cela n’aurait été qu’une petite guerre de paroisses, entre les partisans du 4:2:1 et du 8:2:1. Chacun ses goûts. Malheureusement, le 8:2:1, que nous défendons, n’est pas « notre » équilibre, mais une recette proposé par David Embury, l’auteur d’un bouquin extraordinaire sur les cocktails : « The Fine Art of Mixing Drinks« . C’est la première grande réflexion sur les familles de cocktails. Bref, c’est du solide ! Cette recette a été adoptée par Jeffrey Morgenthaler, Robert Hess, Simon Difford, que des grands pontes !
Alors laissons de côté les débats enflammés et les émotions. Vous savez que chez CocktailMolotov nous sommes des geeks du cocktail, donc … place aux chiffres !
4 cl de rhum à 40°, 2 cl de citron vert et 1 cl de sirop simple (comme le propose notre challenger), cela nous fait un cocktail à 23°.
De l’autre côté du ring, le champion en titre, le poids lourd du cocktail, le 8:2:1 : 8 cl de rhum à 40°, 2 cl de citron vert et 1 cl de sirop simple, on atteint les 29°. Et oui deux fois plus d’alcool dans la recette ne veut pas dire un cocktail deux fois plus fort ! Seulement six petits degrés d’écart. Et encore, ce n’est pas fini. Car grâce à notre article sur le degré alcoolique des cocktails, vous savez désormais qu’il faut aussi prendre en compte la dilution. Avec une dilution de 30%, le 4:2:1 termine à 18° dans le verre, et le 8:2:1 à 22. La différence en terme de puissance alcoolique n’est pas si grande, en revanche la différence de goût est énorme. Testez vous-mêmes !