Tel est le défi que se sont fixés il y a de ça 2 ans Yves Cosentino et Nicolas Julhès.
Algebra Drinks souhaite mettre en boite de conserve nos chers cocktails. Ceux-ci sont donc contenus dans des fûts comme nos bières à la pression, tirés au CO2, ils passent par les tuyaux de votre bar préféré au lieu de passer par les shakers.
Est-ce pour des raisons de productivité et cela aura-t-il le même impact que l’apparition il y a quelques années des caisses automatiques dans nos « pousses-caddies »? Ce n’est pas l’ambition d’Yves et Nicolas, ils répondent en assurant qu’Algebra Drinks fournira des aides au rush du vendredi et du samedi soir, mais également donnera accès aux clients à un très bon cocktail peu importe le bar. Qui rêve de voir apparaître au troquet du coin un Gin Basil Smash parfaitement exécuté ?
En grands amateurs de cocktails et en grands professionnels du milieu de l’industrie du spiritueux, nos spécialistes ont démarré ce partenariat en ayant comme canevas une volonté de faire des cocktails avec leur identité propre, d’assurer une meilleure, si ce n’est parfaite, répétabilité du cocktail servi au client, ainsi qu’une meilleure maîtrise des consommables pour les gérants de bar. En effet, le barman est humain (du moins en 2016), l’erreur est humaine et arrive, encore plus souvent lors des phases de rush, soirs de week-end par exemple. Par conséquent, les proportions dans les cocktails servis au client changent sensiblement, affectant le goût attendu desdits cocktails. Vous avez tous constaté un changement de goût dans votre cocktail préféré selon que vous arriviez dans votre bar favori un mardi soir à 19h ou un vendredi à 21h… certes les tartines de munster en dessert au dîner pourraient en être la cause mais il est plus probable que ce soit dû à une légère variation des proportions de votre boisson mélangée préférée.
Par amour du risque, ces deux entrepreneurs se sont amusés à reprendre parfois des recettes pas franchement évidentes à maîtriser comme le White Lady. Le diable est dans les détails et ce cocktail nécessite un parfait équilibre entre l’astringence, l’acidité et le sucre, sans compter le kick du genièvre transmis par le gin. On assiste avec Algebra à une parfaite démonstration du fait que le mieux est bien plus chronophage que le bien et qu’il faut du temps pour construire des excellents cocktails… Ce temps, les deux amis de longue date l’ont pris pour proposer le meilleur à leur clientèle.
Avec une liste de cocktails s’allongeant petit à petit comprenant un dark’n’stormy revisité et peu alcoolisé avec sa ginger beer endiablée (comprendre feu épicé maitrisé), un « espresso martini » plus proche de la Guinness en terme d’alcool et d’apparence, très intense sur ses notes de café bien torréfié. Le fameux « White Lady » ciselé et addictif.
La maturité de la scène cocktail londonienne pousse les entrepreneurs à développer l’idée outre-manche dans un premier temps. Mais nul doute que vous retrouverez bientôt les cocktails d’Algebra dans les tuyaux des tireuses qui accueillaient jadis des vulgaires pils sans intérêt ! Cocktail Révolution !