Tin tinlin tinnnnn tin tin tin… c’est tout, circulez y a rien à voir…
« Sans rancune aucune M. Bond » est la citation qui se prête le mieux à ce livre… Robert Carlyle.
CocktailMolotov a redéfini sa ligne éditoriale, on va devenir une sorte de succursale « littéraire » de Nanarland… Parce que le pire n’est jamais décevant…
J’écris cet article dans l’espoir que vous donniez 18€ à une oeuvre caritative à la fin de la lecture, vous qui aviez prévu d’acheter ce bouquin ! Oui, Vous !
Allez on commence sur les chapeaux de roue, on retourne le livre:
« Ce nom -universellement connu !- évoque instantanément l’aventure » ou du pognon à se faire.
On espère nous même attirer les foules de fans de JB (pas le whisky…) avec un titre d’article pareil… pas de raison qu’il n’y ait que les autres qui en profitent !
« Revivez les scènes cultes de l’univers de James Bond, en apprenant à préparer les cocktails qui ont fait sa légende ! » LOL
Ça me fait penser aux jaquettes de mauvais films ou mauvais jeux vidéo, trouvables dans les bacs à l’entrée de votre Auch*n, Carrouf, ou autre Co*a…
C’est parti pour 65 pages de pur plaisir, oui 65 parce que bon, quitte à écrire un torchon, autant qu’il soit court, ça évite la triple peine pour le lecteur pigeon…
D’ailleurs je suis assez curieux de savoir combien se monnaie la licence et combien reverser en droits pour pouvoir écrire un livre pareil ?
Le créneau de ce livre est simple: Il s’adresse avant tout aux fans de la licence 007 bien avant de s’adresser aux amateurs de cocktails. En témoignent les pluies de chiffres, que je qualifierai d’inutiles, telles que le nombre de Vodka Martini bus dans la totalité des films (23 avant Spectre, 24 après si mes souvenirs sont exacts, n’est-ce pas Monsieur Bond ?). Ou encore la liste des films et des livres dans lesquels Bond boit ce cocktail. J’aime mon blog mais je n’irai pas vérifier ces informations…
Le livre a un peu le c*l entre deux chaises, d’un côté il souhaite bourrer le lecteur d’informations inutiles mais peut-être vraies, de l’autre, la recette de la Vodka Martini au shaker, d’autant plus placée en premier… est erronée…
Vous conviendrez que ça commence mal…
Bon allez, on est sympa, la recette du Vesper est bonne, d’ailleurs on vous la redonne:
Vesper cocktail
- 3 mesures de gin (probablement oz, mais on « oz » (ha ha) pas le marquer, ça fait quand même 9 cl…) #alcoolisme
- 1 mesure de vodka
- 1/2 mesure de Lillet blanc
Au shaker, pas à la cuillère (Shaken, not stirred). Garnissez d’un zeste de citron.
Après cet petit intermède plein de véracité, retournons dans l’erroné, l’irritant, le brutalement faux.
Deux parts de vermouth pour une part de Campari (2:1) dans l’Americano (normalement 1:1)… Peut-être parce que les lecteurs sont amers d’avoir acheté ce bouquin… L’auteur trouve donc de bon ton de réduire la part de Campari…
Ça massacre le Stinger au rayon laser de Moonraker ! Les proportions sont bonnes mais on nous recommande du Get 27 comme crème de menthe 😮
Allez on exorcise tout ça :
Stinger cocktail
- 6cl de Cognac
- 2cl de crème de menthe
Les proportions varient, même sur les sites sérieux, imbibe mentionne un ratio de 2:1, lorsque Esquire & David Wondrich mentionnent 3:1.
Je vous recommande de commencer par le 3:1, si vous ne sentez pas assez la menthe, ce qui m’étonnerait, réessayez ad lib jusqu’à atteindre l’ivresse le ratio idéal.
Au verre à mélange. Garnish : une petite feuille de menthe éventuellement.
Ne faites pas les pingres sur le cognac… Un grand homme m’a dit un jour de ne pas hésiter à mettre de bons alcools dans les cocktails… Pour la crème de menthe, choisissez Tempus Fugit ou Boudier par exemple si vous êtes limités en cash.
Par pitié, prenez la transparente… Que donne le vert fluo avec la couleur boisée du cognac ? Je n’en sais rien je n’ai jamais osé essayer…
La partie éthylotest représente une bouffée d’air frais pour le lecteur et une cirrhose du foie pour James Bond. L’auteur liste toutes les boissons consommées dans chacun des films JB.
Foutage de gueule : double page (sur 65) consacrée à la Budweiser citron ! Bue dans un seul film : Permis de tuer. N’est-ce pas un peu du zèle monsieur Joseph ? Permission de vous tuer ? Bon okay j’y vais un peu fort…
J’ai bien envie d’en arrêter là, mais par curiosité je vais continuer (oui je découvre le livre au fil de l’écriture de l’article… N’est-ce pas le meilleur moyen d’être spontané ?)
La recette du Glühwein, tant qu’à faire, il manque la recette des bretzels…
Pour le Sazerac, la recette est presque bonne à un détail près, elle fait appel à du bourbon à la place du whisky de seigle…
J’aime la dernière phrase, qui confirme pour la énième fois que le livre est « brandé » :
« Vous pouvez remplacer l’absinthe par un spiritueux anisé de type Ricard ou Pernod »
On vous laisse deviner quel est le rhum utilisé pour le Mojito mentionné dans le livre…
En soi, le livre n’est pas désagréable, la mise en page est plaisante, le texte est bien écrit, les anecdotes sont parfois amusantes… Mais ne le lisez pas pour ses cocktails (un comble !).