Disclaimer : j’ai été (micro-)actionnaire du Syndicat pendant 2 ans.
Si vous ne laissez pas Cocktail Molotov passer par la porte, ils entrent par la fenêtre. Cette chronique n’a bien failli pas voir le jour, à cause d’une demande d’accréditation trop tardive, mais votre serviteur a plus d’un tour dans son sac.
Bref, après moult péripéties, nous voilà à l’intérieur de la Cité de la mode et du design. Je fais d’abord un tour général du sous-sol (la Cocktail Street, au bord de la Seine) au plafond (l’espace dégustation).
Je décide de consacrer la première partie de mon temps à l’espace dédié au whisky – plutôt smart le gars quand on y pense, puisqu’on est au Whisky Live … Je vais même me consacrer aux whiskies « exotiques ». Attiré, je l’avoue, par le nom et le packaging, je m’approche du stand de The Lost Distillery Company : à partir de différents documents d’époque, ils essaient de recréer les whiskies de distilleries qui ont fermé au cours des derniers siècles. Si la démarche est intellectuellement très intéressante et les whiskies plus que décents, je dois confesser qu’aucun ne m’a laissé un souvenir impérissable.
On enchaîne avec Amrut, whisky indien dont j’ai entendu le plus grand bien. Et les rumeurs étaient fondées, puisque même le Amrut Indian Single Malt, l’entrée de gamme (à 48€ tout de même) me fait une forte impression. Il n’a que 4 ans, mais il fait plus vieux que son âge, et a une texture vraiment incroyable. Je vais d’ailleurs me renseigner un peu plus sur ces whiskies qui vieillissent dans des conditions de température élevée. Mon hôte m’indique qu’ils ont trompé des tas d’experts en blind tasting.
Pas très loin se trouve le stand de Hellyers Road, un whisky qui vient vraiment de l’autre bout du monde, puisqu’il nous arrive tout droit de Tasmanie. Ils ont tout ce qu’il faut là-bas pour faire du whisky : orge, distillerie, et même du vin qui fournit des fûts pour le vieillissement ! On recommande leur Roaring Forty.
Pas le temps de niaiser, on continue avec Lagavulin, où le truculent Mr Hutchins nous régale en décrivant leur édition vieillie 16 ans avec passage en fût de Pedro ximénez comme « le mariage de Monica Belluci et Vincent Cassel ». J’ajouterais « avec un meilleur finish » !
Mais la folle matinée n’est toujours pas terminée, et on profite d’une queue raccourcie 😉 pour tester la Golden Promise. Mais qu’est ce qui se cache dans ce mystérieux cube ? Il s’agit en fait d’un teasing parfaitement organisé pour le bar qu’ouvrira La Maison Du Whisky d’ici la fin de l’année. A l’entrée, une petite roulette décide de ce que l’on va goûter : pour nous ça sera du Caroni à même le fût. Oublié sous les tropiques, ce fût a vieilli dans des conditions telles que l’eau s’est évaporée plus vite que l’alcool (une sorte de part des anges inversée). Mis en fût à 64°, le rhum en ressort à 68°. Chez CocktailMolotov nous enquêtons sur les conditions de pression, température et humidité qui permettent un tel miracle ! Il sera possible de déguster à même le fût dans le bar, et c’est une idée assez originale pour être soulignée.
Enfin pour en finir avec les whiskies, on fait un détour par la Bavière avec Slyrs, un whisky allemand. La distillerie n’est pas très loin de Berchtesgaden où j’avais visité les mines de sel avec ma classe de quatrième Allemand LV2. Comment ça vous en avez rien à foutre ? Sinon le whisky est bon, j’ai goûté leur version vieillie en fût de Pedro ximénez (pour comparer avec Laga, malinx le lynx !).
Pour la pause déjeuner, je décide d’aller au 3e sous-sol, au bord de la Seine, à la Cocktail Street. J’ai été assez déçu, plusieurs stands étaient fermés (après l’euphorie du week-end certainement), plus de marques que de bars à cocktail, et je n’ai pas été inspiré par le mélange qui m’a été servi au stand Jura à base de Prophecy. Mention tout de même à la gaufre au saumon que j’ai mangé et au cookie au chocolat fumé.
En remontant à l’espace dégustation je croise Romain le Mouellic, du Syndicat, et bientôt de la Commune aussi, qui était là en préparation de son voyage aux Antilles pour la carte de son nouveau bar. Je l’accompagne donc dans ses dégustations de rhum. Mon palais commençant à saturer, mes comptes-tendus ne font pas honneur à ceux que j’ai dégusté. J’ai tout de même appris que Bally est un précurseur du vieillissement du rhum aux Antilles.
J’ajouterai que j’ai trouvé que Romain a souvent été accueilli assez fraîchement sur certains stands quand il a dit qu’il allait passer à la distillerie, contrairement à l’accueil qui lui avait été réservé sur les stands de Cognac quand il avait ouvert le Syndicat.
Ainsi s’achève le Whisky Live 2016 en ce qui concerne CocktailMolotov !